Afrique : L’Intelligence Artificielle face au défi du réchauffement climatique, fait-il avancer les choses ou reculer ?

MONDE OPINION

En raison de ses capacités, l’Intelligence Artificielle peut contribuer de nombreuses manières à la lutte contre le changement climatique, mais son potentiel d’aide à la baisse des émissions et à l’adaptation compensera-t-il les énormes quantités d’énergie qu’elle consomme ?

Selon le fonds monétaire international (FMI), les centres de données et le minage de cryptomonnaies ont représenté environ 2 % de la consommation mondiale d’électricité et près de 1 % des émissions mondiales de CO2 en 2022. Et cette empreinte ne cesse de croître selon l’organisme.

Cette forte consommation énergétique des centres de données en particulier est fortement liée à la croissance de l’intelligence artificielle (IA). Ainsi, les requêtes ChatGPT, par exemple, nécessiteraient 10 fois plus d’électricité qu’une recherche Google, en raison de l’électricité consommée par les centres de données d’IA.

Google, le numéro un mondial de la recherche en ligne, qui a lancé Gemini « son modèle le plus performant » en matière d’intelligence artificielle, a récemment indiqué qu’en 2023, ses émissions totales de gaz à effet de serre ont augmenté de 13 % d’une année sur l’autre. Principalement en raison de l’augmentation de la consommation d’énergie des centres de données et des émissions de la chaîne d’approvisionnement.

C’est le cas également pour Microsoft, un autre géant de la Tech, dont le bilan carbone a fait ressortir pour 2023 un bond de 29,1 % des émissions par rapport à 2022. Elles proviennent en grande partie de la construction et de l’approvisionnement de datacenters pour répondre à la demande des clients en matière de services cloud, mais aussi anticiper les besoins en IA.

Mais si la relation entre la montée de l’IA et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est indéniable, des analyses montrent que cette relation pourrait s’inverser dans l’avenir. Selon une estimation du Boston Consulting Group, l’IA pourrait contribuer à atténuer 5 à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2030, soit l’équivalent de la totalité des émissions annuelles de l’Union européenne.

Cet impact positif de l’IA pourrait s’accroître à mesure qu’elle contribue à des percées qui ouvrent de nouvelles voies pour l’action climatique à travers les trois capacités distinctes de l’IA que sont l’information, la prédiction et l’optimisation.

Amen K.

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