Côte d’Ivoire : Silence coupable des associations des consommateurs face à l’interdiction des boissons énergisantes alcoolisées.

ÉCONOMIE OPINION

L’interdiction de la production, de l’importation, et de la commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées en Côte d’Ivoire fait toujours couler de l’encre et de salive. Cette décision, qui a mis de nombreux acteurs du secteur à genoux financièrement, aurait dû provoquer un débat ouvert et éclairé, impliquant toutes les parties prenantes, y compris les associations de consommateurs. Cependant, ces dernières, traditionnellement perçues comme les défenseurs des droits des citoyens, se sont illustrées par un silence assourdissant face à cette situation.

Dans un contexte où une décision gouvernementale impacte autant les consommateurs que les opérateurs économiques, on aurait pu s’attendre à ce que les associations de consommateurs se mobilisent pour évaluer les conséquences de cette interdiction. Leur rôle aurait dû être d’analyser de manière objective les avantages et les inconvénients d’une telle mesure, d’examiner les preuves présentées par les autorités, et de proposer des solutions équilibrées qui prennent en compte à la fois la « santé publique » et les intérêts économiques.

Or, ces associations ont choisi de rester spectatrices, se retranchant dans un mutisme qui frise la complicité. Leur absence de prise de position ou de proposition constructive ne peut qu’être perçue comme un abandon de responsabilité. Elles ont non seulement manqué à leur devoir de défendre les droits des consommateurs, mais ont aussi laissé de nombreux opérateurs économiques sans voix face à une décision qui pourrait avoir des répercussions durables sur l’économie ivoirienne.

Il est impératif que les associations de consommateurs ivoiriennes réalisent l’importance de leur rôle dans de telles situations. Leur silence ne fait que renforcer l’idée que ces entités, censées être indépendantes et impartiales, peuvent être influencées par des forces extérieures ou choisir de se ranger du côté du pouvoir en place. Une telle attitude sape la confiance des consommateurs et affaiblit la démocratie participative dans le pays.

Amen K.

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